François Hollande souhaite un « désistement républicain » face au RN, Jean-Luc Mélenchon appelle à ne pas faire la « bêtise » de voter pour l’extrême droite

La question du barrage au Rassemblement national se pose pour les macronistes

La question du barrage au Rassemblement national se pose dans le camp présidentiel, qui refuse de prendre position avant dimanche, tandis que l’extrême droite accuse la gauche de vouloir contester « dans la rue » sa victoire annoncée.

Avant même le premier round, le second tour du 7 juillet est déjà dans toutes les têtes : mercredi, la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a réclamé aux chefs de la majorité présidentielle des « engagements simples et clairs » de désistement mutuel en cas de triangulaires pour « faire battre les candidats du Rassemblement national ». « Lorsqu’un candidat républicain sera opposé à un candidat du Rassemblement national, nous soutiendrons le candidat républicain […] Et vous ? », leur a-t-elle écrit en leur proposant une rencontre.

« Nous le ferons sans aucune attente, sans aucune contrepartie attendue », a renchéri le patron du PS, Olivier Faure, au 20h de TF1, en invitant les macronistes à « rendre la pareille » des appels au vote Macron qu’il avait lancé aux seconds tours des deux dernières présidentielles.

« Il n’y a pas eu encore de premier tour donc, par définition, il n’y a pas de doctrine », leur a indirectement répondu le premier ministre Gabriel Attal, en marge d’un déplacement à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire). « Je comprends que ça fait écho à des angoisses et à des questions que se posent beaucoup de Français, […] mais le moyen le plus sûr de ne pas avoir à choisir entre La France insoumise et le Rassemblement national, c’est de voter dès le premier tour pour nos candidats », a-t-il ajouté.

Mardi, le chef de l’Etat et les cadres de sa majorité avaient semblé se diriger vers un mot d’ordre « ni RN, ni LFI » lors d’une visioconférence, distinguant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon des autres partis de l’alliance de gauche. Un participant a toutefois assuré que le président n’avait pas « tranché ».

François Bayrou est lui plus catégorique : « Je suis exactement sur la même position qu’ont exprimé une trentaine de responsables politiques de gauche, Bernard Cazeneuve, Manuel Valls, Julien Dray, et qui est de dire en une phrase “Nous ne voterons ni pour un candidat du Rassemblement national, ni pour un candidat LFI”, a expliqué le patron du MoDem sur France 5 mercredi soir.

Le patron d’Horizons, Edouard Philippe, a pour sa part réservé sa position « sur le sujet au soir et au lendemain du premier tour », en disant espérer qu’un « espace central », incluant une partie de la gauche et de la droite, s’impose comme « une alternative » à la « tenaille » entre RN et LFI.

Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a quant à lui prévenu dans Le Parisien qu’il ne pourra « jamais voter pour un candidat RN ou Nouveau Front populaire », visant l’ensemble de l’alliance – socialistes compris et pas seulement LFI –, estimant que « ce qu’ils proposent et ce qu’ils représentent, c’est le contraire de l’intérêt du pays ».

Mais à gauche, la stratégie de second tour ne fait pas non plus l’unanimité. Si les socialistes et les écologistes ont signé un appel en faveur d’un désistement pour battre le RN, également paraphé par plusieurs macronistes dont Clément Beaune, les Insoumis verront pour leur part « au cas par cas », a prévenu l’eurodéputée LFI Manon Aubry.

Mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon s’est toutefois voulu davantage ferme sur LCI : « Jamais aucun électeur Insoumis, j’en suis certain, ne donnera sa voix au Rassemblement national. Et nous leur dirons que personne n’a à faire cette bêtise, quel que soit son motif », a-t-il déclaré, en précisant que des consignes de vote seraient données dimanche soir après le premier tour de scrutin.

A un mois des JO, l’exécutif s’est en tout cas attaché à montrer qu’il était « prêt » pour cette échéance. « Maintenant, le déroulement est une autre histoire », a mis en garde la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castera, en rappelant qu’« il y aura des arbitrages en matière de sécurité, de transport ». « Tout ça suppose un peu d’expérience de la gestion de l’Etat », a-t-elle poursuivi, accusant le Rassemblement national de s’être « toujours désintéressé » des JO « ou de n’avoir fait qu’agiter les polémiques », et les Insoumis d’avoir « systématiquement voté contre toutes les lois olympiques » affirmant qu’ils « ne connaissent rien au dispositif de sécurité des Jeux et ont même appelé à une forme de sabotage avec de la grève avant et pendant les Jeux ».