pas de recrudescence dans les Hauts-de-France

Trois cas en moins d’un mois, ça peut paraître beaucoup. Mais pas lorsque l’on sait qu’entre 350 et 400 cas sont recensés chaque année dans les Hauts-de-France sur quelque 5 000 en France, soit en moyenne « un cas par jour », rappelle l’ARS.

Pour autant, la région est la troisième la moins touchée de France, avec une incidence de 4,8 cas pour 100 000 habitants en 2018 selon Santé Publique France, contre une moyenne nationale de 7,6 cas pour 100 000 habitants et des pics à plus de 15 cas pour 100 000 habitants en Ile-de-France.

« Nous n’avons aucune alerte sur la tuberculose, le mois écoulé est un mois comme les autres, assure-t-on à l’ARS. La médiatisation de ces trois cas a eu un effet loupe. En réalité, chaque mois, ce sont bien plus de cas qui nous sont rapportés ».

Depuis 1964, la tuberculose est en effet une maladie à déclaration obligatoire. Ce qui permet aux autorités de santé de déployer des « processus bien rodés » pour chacun des cas.

Vaccin facultatif depuis 2007

Du côté du Centre de lutte anti-tuberculeuse (CLAT) du Nord, interrogé après le cas de Lauwin-Planque, la parole se veut aussi rassurante. « La tuberculose n’est pas très contagieuse. Il faut avoir été en contact assez longtemps avec la personne dans un endroit confiné. Ce n’est pas parce que l’on a travaillé avec la personne malade que l’on a pris un risque ».

En France, comme dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, l’incidence de la maladie a très fortement diminué à partir du début des années 70, passant de plus de 60 cas pour 100 000 habitants en 1972 à moins de 10 cas/100 000 habitants au début des années 2000.

Depuis 2007, le vaccin contre la tuberculose, le BCG, n’est d’ailleurs plus obligatoire. Il est cependant recommandé à partir de l’âge de 1 mois pour les enfants qui présentent un risque élevé (antécédent familial, enfant résidant à Mayotte, en Guyane et en Île de France ou devant séjourner dans un pays de forte endémie tuberculeuse). Dans l’Hexagone, l’incidence chez les personnes nées à l’étranger (35/100 000) est dix fois supérieure à celle des personnes nées en France.

La maladie infectieuse tue encore près de 1,5 million de personnes dans le monde. Dans les Hauts-de-France, 822 patients en sont morts entre 2001 et 2014 (soit environ 58 par an), soit un taux de mortalité que l’on peut estimer à environ 17 %.